Projet Résolution : décarbonation du bateau pilote la Couronnée IV

Projet Résolutions Croissance Bleue : décarbonation du bateau pilote la Couronnée IV

Akajoule est lauréat de l’appel à projets « Croissance bleue » lancée fin 2019 par la Région des Pays de la Loire. Il s’agissait de proposer une réponse pertinente à la problématique posée par les Pilotes de la Loire de Saint Nazaire : la décarbonation du bateau pilote la Couronnée IV

Vers la décarbonation de la Couronnée IV

La Couronnée IV, actuel bateau pilote de l’estuaire, construit en 2007, connait un fonctionnement spécifique lié au navire de servitude portuaire. Il sert de base flottante aux Pilotes, devant l’Ile du Pilier. Il ne s’aventure pas sur de longues distances et reste en permanence à proximité du Port. Par ailleurs, ses consommations énergétiques liées aux usages d’hôtel flottant ne sont pas négligeables. Ses rythmes relativement réguliers, à proximité de la terre, en fait un bon candidat pour intégrer une énergie décarbonée à l’horizon de son remplacement. La question de définir précisément ses cycles énergétiques se pose donc aujourd’hui.

Comment maîtriser les cycles énergétiques sur un bateau pilote ?

En effet, selon Stéphane Pousset, Président des Pilotes de la Loire, « tout nouveau choix vers une énergie décarbonée ne peut s’envisager qu’avec la connaissance précise des cycles énergétiques dans les différentes configurations d’utilisations qui dépendent du vent, du courant, de la houle, de la mer, etc… »
En effet, compte tenu des contraintes liées aux nouvelles motorisations de type hybrides avec intégration de batteries électriques ou encore de piles à combustibles (coût, encombrements, etc…), les systèmes énergétiques doivent être dimensionnés au plus juste, à partir d’une bonne connaissance des besoins. Les surdimensionnements constatés avec l’utilisation de moteurs thermiques au fioul ne sont plus possibles.

Akajoule, jeune pousse nazairienne dans le domaine de la performance énergétique

Société de conseil et d’ingénierie spécialisée en performance énergétique et énergies renouvelables, Akajoule a donc proposé de mettre son expertise issue notamment du monde industriel, au service des Pilotes de la Loire et de leur navire.
Il ne s’agit pas tout à fait d’une première incursion dans le monde maritime car la société a déjà réalisée plusieurs audits énergétiques de navires, notamment pour les navires fluviaux de la Compagnie Fluviale de Transport (CFT) ou encore les paquebots de Ponant. En voisins, des échanges ont également lieux régulièrement avec les Chantiers de l’Atlantique, référence mondiale en matière de performance énergétique.
Ce qui a séduit les pilotes, c’est justement de pouvoir comparer une approche industrielle de bureau d’études spécialisé en énergétique, avec les méthodes maritimes habituelles.

Akajoule est également membre du pôle de compétitivité Pôle Mer Bretagne Atlantique. Elle coordonne plusieurs projets de recherche avec le Grand Port Maritime de Nantes Saint Nazaire et plusieurs partenaires dans le domaine des smarts grid (projet Estuaire avec MAN Energy Solutions et l’Université de Nantes) ou de l’écologie industrielle (projet Optimisme). Elle est un membre fondateur de la Communauté French Tech Saint Nazaire La Baule, au côté de Geps Techno notamment.

Une campagne de mesures d’un an

Aussi, pendant l’été 2020, le navire a été équipé d’une instrumentation complète sur plusieurs équipements. Tout d’abord, depuis les tableaux électriques, une vingtaine de départs sont mesurés en permanence. Ces mesures, complétées par 2 débitmètres sur les alimentations en fioul des 2 groupes électrogènes embarqués, vont permettre de connaître avec précision les consommations d’énergie des usages, hors propulsion. D’autre part, les principaux paramètres des moteurs de propulsion sont également enregistrés (facteur de puissance, débit de fioul, etc…) ainsi que la position GPS du navire. La campagne est prévue pour durer un an, permettant de couvrir un maximum de variabilité dans les opérations du navire.
Ces données seront corrélées avec un certain nombre de facteurs d’influence comme la force du vent, l’état de la mer, et bien sûr les opérations à bord. Plusieurs partenaires contribuent à la collecte de ces données comme le Grand Port Maritime ou le CEREMA via les campagnes de mesures de houle CANDHIS. Il s’agira de dresser une cartographie complète des usages énergétiques réels du navire. Au passage, il est espéré détecter un certain nombre d’optimisation à court terme qui vont permettre de faire diminuer la consommation énergétique du navire.

La suite du projet de décarbonation du bateau pilote ?

Au-delà du cas de la Couronnée, ce qui est espéré, c’est de mettre sur pied des bonnes pratiques de dimensionnement des futures systèmes énergétiques hybrides des navires, reposant sur une connaissance précise des besoins. La situation évolue également dans le bâtiment et l’industrie ou les surdimensionnements sont encore fréquents, grâce aux retours des systèmes de mesures et aussi bien sûr à la rigueur portée par les maîtres d’ouvrages sur la performance de leurs installations techniques. Des échanges sont d’ores et déjà en cours avec le Pôle Mer pour transformer ce premier essai.

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